Perles Mabé et Demi-Perles - France Perles
Tout savoir sur la perle mabé et demie-perles, son histoire, ses formes, ses couleurs
Qu’est-ce que les perles Mabé et demie-perles ?
C’est à l’initiative de Jean-Marie Domart que l’on exploite la mabéculture en Chine depuis des millénaires déjà. Elle a commencé en 1950 au niveau de la Polynésie Française avant même que les essais de greffe de perle de Culture n’aient débuté.
La Perle de Tahiti est discrète. La mabéculture reste pourtant une filière d’une importance capitale qui vient de la perliculture en Polynésie. Elle est réglementée par différents services de Perliculture.
Parfois nommée « demi-perle » du fait de sa morphologie hémisphérique, la conception n’est pourtant pas identique à une Perle de Culture. Les Mabés naissent au sein d’une coquille de l’huître tandis que la Perle apparaît dans le corps de l’huître.
Les Perles Mabé de forme hémisphériques se forment au sein de la coquille et non dans la coquille. On y découvre des perles mabés naturelles. Néanmoins, elles peuvent être créées via l’utilisation d’un noyau hémisphérique (en lieu et place d’un noyau rond) servant de guide. Il convient de l’implanter contre la coquille du mollusque.
Ainsi, les perles se développent en creux et à l’envers. Quand on voit une boursouflure sur l’intérieur de la coquille et qu’elle est née du hasard, elle est considérée comme perles du Mabé après intervention de l’homme. On découpe alors la partie boursouflée, on la ponce pour en faire une vraie perle de Mabé. Ici, on y insère une perle mère pour terminer les perles de Mabé.
Formation des perles Mabé
On colle un noyau en demi-sphère sur la face interne de la coquille de l’ huître nacrière et sous le manteau du mollusque. Pendant des mois, la Pinctada Margaritifera recouvre l’implant de couches de nacre similaires à la coquille.
Les dépôts de couches de nacre sont différents pour un mabé et une perle. Les irisations et les couleurs expliquent principalement ces différences. Les nucléus implantés prennent différentes formes et sont composés de diverses matières dont le nacre, l’agate, la résine…
Une huître porte parfois plusieurs greffes de Mabés. Les greffes sont faites sur des mollusques âgés ayant déjà produit des perles, car l’huître devra être sacrifiée pendant la découpe des Mabés.
Après un semestre à un an de travail, l’homme intervient pour finir le Mabé. Il commence par récolter et nettoyer les huîtres pour faire un tri rigoureux basé sur la qualité de la nacre, son épaisseur et sa couleur. Il existe diverses qualités de Mabé de Tahiti, mais aucune classification officielle ne sort. Les perliculteurs s’occupent de déterminer la qualité en contemplant les couleurs et la surface.
On se rend ensuite dans des ateliers pour suivre différentes étapes dont le découpage de la forme du Mabé et le retrait du nucléus qui a été implanté. Suite à ces opérations, la zone creuse du Mabé se remplit de résine pour consolider le nacre. On ferme la partie remplie grâce à un bout de nacre polie. Ainsi, on obtient le support de beaux joyaux.
De nombreuses personnes sont séduites par les formes et les couleurs des Mabés de Tahiti. Ils offrent différentes possibilités pour créer des bijoux. Les adeptes de belles joailleries auront plaisir à les découvrir sur le marché.
Fabrication des perles Mabé
Le collage des perles Mabé
Premièrement, on sélectionne une nacre en bonne santé et qui peut supporter les inserts. Elles sont âgées entre 4 et 5 ans et leur taille est souvent supérieure à 10 cm. Un miroir de dentiste est utilisé pour contrôler visuellement l’opération, ce qui permet une nette appréciation de la coloration des valves de nacre. Il faut retrouver cette bande de couleur sur le coquillage, car c’est cet élément qui va déterminer la teinte du mabé lorsqu’il recevra l’insert fixé avec une colle « cyanoacrylate ».
Pour introduire l’insert, il faut un entrebâillement des valves qui est pourtant susceptible d’abîmer le muscle adducteur du fait de l’étirement. Ce traumatisme entraîne parfois des mortalités et des maladies. De ce fait, il faut une préparation assez particulière. Les animaux seront d’abord plongés dans une eau qui ne se renouvelle pas pour les priver d’oxygène. Les nacres se fatiguent et s’ouvrent et c’est à ce moment qu’on se sert d’une pince écarteur pour les garder entrouvertes sans avoir besoin de forcer le muscle.
Le nacre se pose sur le porte-nacre et s’apprête alors au collage. Le greffeur soulève le manteau grâce à une spatule. Il définit l’endroit pour fixer l’insert. Il est mieux de le faire près de la coquille, sur les bords colorés. On fixe généralement jusqu’à trois inserts sur les deux valves. Il est à noter que la réussite de l’opération repose sur l’expertise du greffeur qui doit trouver la meilleure place pour l’insert. Il faut un bel équilibre entre la forme et la couleur du futur mabé. Plus l’insert se rapproche du bord de la coquille et plus le mabé sera riche en couleur, ce qui se fait sans vraiment respecter la morphologie initiale du nucléus.
La forme d’insert se fixe profondément dans l’animal, mais on perd pourtant l’irisation qui est tant voulue. L’opération ne dure que peu de temps et la nacre porteuse peut rejoindre les autres sur la filière d’élevage pendant 6 à 12 mois. Ce laps de temps est nécessaire, car il permet de profiter d’un excellent recouvrement. Il faut préciser qu’un mabé de Tahiti n’a rien à voir avec des objets et figurines à peine nacrés que l’on retrouve généralement dans le commerce.
La récolte des perles Mabé
Il est à rappeler que la perle ne requiert qu’un seul nettoyage avant d’être utilisée en bijouterie. Par contre, le mabé subit de nombreuses phases de transformation avant d’être un produit fini. La récolte du mabé démarre d’ores et déjà par le sacrifice de la nacre qui l’a porté. Lorsque les coquilles sont nettoyées, on commence la sélection visuelle. L’objectif est de retirer les mabés qui ne répondent pas aux critères de sélection. Il faut juger la perfection de la surface et l’épaisseur du revêtement ainsi que la couleur.
Arrivé à ce stade, une perle mabé sur trois est jugé comme étant de qualité supérieure. Pour le justifier, vous vous référez à sa découpe en utilisant une scie diamantée. Le mabé découpé est aplani pour mieux se coller à une plaquette issue d’une coquille. Pendant cette opération, on retire l’insert initial. La cohésion mabé/plaquette n’est possible que grâce à un adhésif époxy. Le meulage sert à obtenir l’ébauche finale de la plaquette. Le mabé est nettoyé et ce sera à l’issue de cette épreuve qu’il est considéré comme « fini ».