Composition des perles - France Perles
De quoi une perle est-elle composée ? Pour tout savoir sur la composition et la structure des perles
Perles nacrées ou perles porcelainées ?
La perle ne peut pas se créer avec une seule substance. De plus, comme chaque perle est unique, la composition des perles varie sensiblement.
La plupart des perles ont 3 composants :
- Entre 4 et 5% d’eau.
- Entre 4 et 5̈% de conchyoline.
- Un peu plus de 90% des cristaux de carbonate de calcium.
Les proportions de chaque composant varient en fonction du mollusque producteur de la perle.
Souvent, les personnes qui sont fragiles ont une teneur plus élevée en eau. Par exemple, la Pinna nobilis contient plus de 15% d’eau. Une fois que cette perle est sortie de l’eau, elle va avoir tendance à se désagréger au fur et à mesure du temps. En effet, les molécules d’eau s’évaporent et vont déstabiliser la structure de la perle. Ce phénomène est observable chez le jambonneau de mer des Philippines et chez les perles noires de Vatrina vexillum.
Des protéines organiques contenues dans la perle lui procurent ses couleurs.
Contrairement à ce que l’on peut parfois lire, les sels minéraux des volcans ne sont pas à l’origine de la couleur des perles. Les perles de Tahiti ne sont pas noires à cause de ses gisements volcaniques, mais à cause de sa composition.
Les perles nacrées
Le carbonate de calcium est un minéral capable de cristalliser une perle sous deux formes : l’aragonite et la calcite. D’ailleurs, pour votre culture générale, sachez que le carbonate de calcium est le principal composant des marbres.
A l’état naturel, la majorité des perles contiennent de l’aragonite. Les perles nacrées ont généralement de la calcite, mais cette dernière prend la forme de cristaux fibreux.
L’aragonite se présente sous deux manières :
- Des prismes en aiguilles.
- Des cristaux plats à section hexagonale.
Ces deux formes sont très différentes. Leurs effets lumineux permettent de distinguer les perles nacrées et les perles porcelainées.
La perle nacrée est une matière coquillière faite à partir de plaquettes polygonales d’aragonite. Lorsque la lumière pénètre les plaquettes, elle va se décomposer et renvoyer un faisceau lumineux vers l’extérieur. La perle nacrée va donc nous offrir des reflets irisés.
Les perles porcelainées
Les perles qui contiennent de l’aragonite en aiguilles ne sont pas appelées “perles nacrées”. On leur attribue plutôt le nom de “perles porcelainées”. En effet, elles ressemblent énormément à de la porcelaine. Elles peuvent aussi bien être mates que brillantes.
Vous connaissez forcément quelques exemples de perles porcelainées : la perle de Melo ou encore la perle rose du lambi des Caraïbes.
Ses effets lumineux sont différents de ceux de la perle nacrée alors qu’elles ont autant d’aragonite l’une que l’autre.
La lumière va pénétrer dans la perle porcelainée. Toutefois, comme elle contient des prismes, elle va renvoyer la lumière à l’extérieur d’une manière différente. Nous avons un peu l’impression d’y voir des flammes. C’est un phénomène naturel qui va varier en fonction des faisceaux d’aiguilles.
Ce phénomène optique a été étudié pour la première fois par un gemmologue suisse : le professeur Henry Hanni. Vous pouvez accéder à ses recherches en quelques minutes sur Internet si cela vous intéresse.
Appellation du mot “Perle”
Les livres et les sites Internet ont tendance à dire que seules les perles nacrées méritent l’appellation de “perles”. Les perles porcelainées seraient, quant à elles, appelées “concrétions”.
Cependant, les auteurs devraient aller au bout de leurs recherches. En effet, dès lors qu’une concrétion provient d’un mollusque à coquilles, il s’agit d’une perle. La présence ou non d’une nacre n’y change rien. Les produits des mollusques ont tous la même formation et la même composition. Il n’y a pas lieu d’interdire les concrétions de prendre le nom de “perles”.
Cependant, il est vrai que la façon dont la lumière réagit est différente. Cependant, cela n’empêche pas la perle porcelainée d’être une perle.
Récemment, le Gemological Institute of America a formellement interdit la distinction entre les perles et les concrétions.
Cette distinction a été montée de toutes pièces par les entreprises vendeuses de perles nacrées pour faire monter le prix. Elle n’est justifiée par aucun élément concret. Il suffit d’admirer une perle de Melo pour en avoir la preuve. Êtes-vous capable de dire que la perle de Melo ne mérite pas d’être une “perle” parce qu’elle n’a pas été formée à partir de la nacre ?
Structure de la perle
Seule la couche extérieure de la perle est perceptible par le commun des mortels.
Les perles nacrées doivent avoir une belle nacre pour être commercialisées. Ainsi, les plaquettes d’aragonite sont nécessairement sans défauts. Toutefois, il est impossible de voir les couches inférieures.
Seul un examen aux rayons X permet d’en apprendre plus sur la structure et la composition réelle de la perle. Contrairement à l’idée reçue, la composition d’une perle est particulièrement complexe. Le professeur Hanni a développé toute une technique pour sectionner les perles. Les coupes ont été photographiées afin que l’intérieur d’une perle soit développé au grand public.
Les résultats sont unanimes : la perle nacrée contient des colonnes de cristaux de calcite. De plus, la matière organique est concentrée au centre de la perle.
Étude menée par le Dubaï Gemstone Laboratory
Le Dubaï Gemstone Laboratory, et plus précisément Sutas Singbamroong, a mené une expérience sur la perle du Golfe Arabique. Il a pu confirmer les observations du professeur Hanni. Selon le laboratoire, environ 20% des perles auraient un cœur décomposé.
La partie centrale d’une perle est formée de conchyoline altérée. Cette dernière forme une poche de matière organique d’une couleur noire. Ensuite, on trouve une couche avec des cristaux aciculaires de calcite. Enfin, des couches d’aragonite viennent former un ensemble hétérogène. La mention “nacrée” est attribuée en fonction de la composition de la dernière couche.
Beaucoup de perles sont craquelées à l’intérieur. Des mollusques de la même espèce peuvent donner vie à des perles aux qualités très différentes. Le laboratoire pense que la structure d’une perle dépend principalement de la qualité et de l’âge de ses cellules épithéliales.
La programmation génétique des perles évolue avec les années. La première perle d’un mollusque sera conchyoline. La seconde sera calcite. La troisième sera aragonite.
D’autres explications sont exprimées par d’autres chercheurs, mais aucune preuve concrète n’a encore été apportée.
Les perles porcelainées forment un tout cohérent. Elles naissent à partir de cristaux prismatiques d’aragonite. Il n’y a que cela dans les couches. Les perles sont ainsi dotées d’une grande solidité surtout les perles issues de lambi, les perles de tridacne et les perles de Melo.